C’est une Sauterie un peu spéciale que je suis en train de vivre. Le genre de fête que l’on fait après une rupture ou pour combler un vide. Une soirée qui nous redonne le sourire mais qui ne peut contenir notre manque, et quel manque ! Mais c’est aussi ces soirées qui nous permettent de mieux réfléchir ensemble de mieux prendre conscience de la chance qu’on avait quand tout allait pour le mieux. C’est ce genre de soirée qui nous donne l’envie de rêver d’un après meilleur, d’un après plus intense. Cette Sauterie, c’est l’Online Festival.

Un oasis d’espoir dans un désert culturel

Dans un contexte inédit qui met à mal tous les acteurs de la scène électronique et plus largement pour la vie culturelle française, de nombreuses initiatives ont émergé pour maintenir une certaine activité. Parmi celles-ci se dégage un festival atypique.

Appelé sobrement Online Festival et avec à sa tête deux organisations bien connues des technophiles, La Relève et la Mawifamily, qui décident de mobiliser la scène électronique française au profit de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France. Arthur, représentant de la Mawifamily nous éclaire sur l’origine du festival : « L’initiative vient de la Relève qui m’a contacté pour savoir si je souhaitais organiser avec eux un festival caritatif. J’ai tout de suite adhéré. »  L’enjeu du festival était double, soutenir le personnel médical grâce à la solidarité de la scène et faire survire l’esprit de la fête en en appelant ses ambassadeurs.

https://www.facebook.com/Mawiparis/videos/655415635296005/

Le gratin de la scène électronique répond à l’appel

Autant que se faire se peut les deux organisations mobilisent des acteurs d’horizons divers avec pour mot d’ordre éclectisme. Des collectifs, beaucoup de collectifs (RA+RE, Beau Mot Plage, maracuja, Material Paris, Sentaku pour ne citer qu’eux), des labels en la présence de gaazol, Motion Sequence et OPIA Records ou encore des artistes comme David Asko, Tour-Maubourg, Vitess ou encore le russe Tripmastaz.

Bref, un sacré gratin (que je ne pourrais entièrement cité) qui a répondu présent à l’appel des deux organisations et qui s’est enchainé soir après soir dès 18h pour faire résonner la solidarité de la scène électro française. « Beaucoup de DJs nous ont rejoint après l’annonce du festival, souhaitant eux aussi mettre à profit leur art en faveur de la Fondation des Hôpitaux de France et de Paris. » nous précise Arthur.

https://www.facebook.com/larelevelille/videos/1756952394445060/

“Je me surprends à m’ambiancer sur le beat sourd du tracteur d’à côté”

Pour les fêtards en deuil de soirées c’est l’occasion de continuer à s’amuser à domicile. A vrai dire ils en ont bien besoin comme nous le fait comprendre Salomé « fatalement, la fête et la nuit me manquent, et je me surprends à m’ambiancer sur le beat sourd du tracteur d’à côté. Triste. ». Mais comme ce n’est pas dans l’habitude de nos teufeurs de se laisser abattre ils trouvent toujours des solutions pour faire perdurer l’esprit de la fête « on branche fort l’enceinte et on se met à groover parfois sur du Dalida, parfois sur du Paradis et même parfois sur de l’acid bien méchante » nous rassure Salomé.

Pour d’autres c’est l’occasion de se lancer pleinement dans le mix ou la production, le confinement permettant de mieux se concentrer comme nous le dit Alexis : « je fais beaucoup de musique (des mixes house, disco, techno) et du sport (je n’ai plus d’excuses pour ne pas en faire maintenant…) ».

Pour Victor qui a fait l’acquisition de platines au début de l’année cet achat prend une dimension quelque peu prémonitoire « Faut croire que j’avais anticipé le confinement puisqu’en début d’année j’ai acheté un petit peu de matos pour mixer ce qui occupe pas mal mes journées aussi ! »

“Une pleine volonté d’aider la Fondation le plus longtemps”

« Nous en sommes à la troisième semaine et le rendez-vous est pris. Chaque jour de plus en plus de personne nous rejoignent virtuellement pour partager un bon moment de musique ensemble. » Voilà le bilan que fait Arthur après trois semaines de festival. Ce qui devait être un Online Festival s’est retrouvé être un Online Festival…Part 1. “On a prévu de prolonger après les annonces du gouvernement, de l’engouement de la scène et d’une pleine volonté d’aider la Fondation le plus longtemps possible” nous précise Paul de La Relève.

Après une première édition plus que réussi qui a mobilisé des médias électroniques comme Dure Vie ou PWFM mais également des médias régionaux plus généralistes en la présence de La Voix du Nord Lille et de France 3 Nord Pas-de-Calais, les organisateurs ont décidé de rempiler dans la foulée avec une nouvelle édition, Online Festival part. 2, qui se prolongera jusqu’au 10 mai.

Si la scène française tout entière s’est réunie pour soutenir le personnel soignant il reste encore beaucoup à faire pour les deux prochaines semaines de confinement. Continuons à garder le lien autour de ces initiatives comme le Online Festival qui nous font le plus grand bien.