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LA PÉPINIÈRE

Public dansant à un événement techno

Amitié, campagne et bon son, rencontre avec le collectif techno breton, Amicis !

Après quelques semaines de calme, La Pépinière repart en voyage dans le fabuleux univers de la scène électronique française. L’occasion de revenir sur les collectifs qui ont marqué l’été, qui se sont révélés ou qui ont confirmé, à l’image d’Amicis, jeune collectif breton à fort potentiel. Leur projet, leur été, l’amitié, la teuf à la campagne… tout autant de sujets sur lesquels nous avons échangé ensemble.

 

Amicis, c’est une bande de six potes qui ont décidé de propager leur amour de la musique électronique et de la fête dans le pays de Quimperlé. Après deux ans d’existence et une douzaine d’événements, ce jeune collectif ultra prometteur mêle démocratisation de la culture électronique, éclectisme artistique, partenariats avec des partenaires locaux, le tout avec le soutien des collectivités locales. Nous avons eu la chance d’échanger avec deux membres du collectif, Vincent et Marvin autour d’une interview tout en décontraction et en passion. 

 

Quentin : Salut les gars, je suis heureux d’échanger avec vous aujourd’hui, vous sortez d’un été bien chargé en plus !

Vincent : Ouais, premier “vrai” été, ça fait plaisir, l’année dernière il avait été un peu plus compliqué, à chaque fois il y avait un temps galère dès qu’on organisait un event. Du coup, ça aurait dû être l’été parfait mais, ça l’a été cette année, on a eu grand soleil à chaque date, on a vraiment eu de la chance. 

Marvin : Grave, les mairies nous ont fait confiance, tout s’est bien passé. L’année dernière, c’était l’été test. Là, cette année, c’était l’été où il fallait confirmer. De mon point de vue et de celui des gars, on est satisfait de nos événements. On a fait des erreurs mais, c’est normal d’en faire. On a pris un peu en ampleur en une année et pour l’instant tout roule, autant du côté du public que du nôtre. 

 

“À chacun des open-air il y a un papa qui vient avec son fils handicapé, du coup je prends le temps de parler avec lui et en fait ça lui sert d’éveil musical…”

 

Et vous avez remarqué que vous avez toujours le même public ou vous avez toujours des nouvelles têtes à chaque event ? 

Vincent : On a toujours des nouvelles têtes. On distingue les soirées, qui sont plus axées sur du 18-30, des open-air où on veut collaborer avec les mairies et organiser des événements qui sont faits pour les adultes et les enfants. On trouve ça trop cool de pouvoir marier tous les âges, on a réussi à faire venir les parents et leurs enfants. Je pense notamment à un gars. Cette histoire me touche et me fait trop plaisir. À chacun des open-air il y a un papa qui vient avec son fils handicapé, vraiment à chaque fois il est là, du coup je prends le temps de parler avec lui et en fait ça lui sert d’éveil musical…

 

C’est ce que t’a expliqué le père ? 

Vincent : Ouais, c’est une sorte de thérapie par la musique que le père teste avec son fils. Il sait que son enfant ressent la musique, aime la musique et ça lui fait du bien. Du coup même à la maison il met souvent de la musique. Et à chaque event il vient et je parle avec lui. 

 

J’avoue que c’est très beau comme histoire.

Vincent : Ouais, c’est aussi pour ça qu’on fait ça, c’est l’idée de l’asso. 

 

Oui, surtout quand j’entends ce que vous dites sur vos événements par rapport à cette volonté de rassembler, démocratiser, unir. Ce genre de moment doit donner du sens à ce que vous faites. 

Marvin : Tout à fait. C’est aussi important pour nous de pouvoir utiliser la musique comme vecteur pour rassembler du monde, mais aussi mettre la lumière ailleurs. Sur le premier event à Quimperlé on avait fait venir un tatoueur, on avait fait une collab avec Emmaus pour organiser une friperie, on avait fait venir des stands food du coin etc. Ça donne un aspect social et local et en plus, on fait vraiment attention aux prestataires auxquels on fait appel. On veut à la fois que les personnes qui viennent pour les activités découvrent la musique et que les personnes qui viennent pour la musique découvrent des initiatives locales. C’est une manière à la fois de dynamiser le territoire, de donner de la visibilité à des personnes qui font des initiatives cool et de démocratiser ce qu’on fait. Si je dois garder une image de l’été en tête, c’est celle des compagnons Emmaüs (bénéficiaires de l’association) qui ont l’habitude de rester dans leur coins, dans leur communauté, un peu en marge. Quand tu les voyais pendant l’événement, se mêler à la foule, prendre part aux activités… il y a même un gars qui s’est fait tatouer, c’était dingue ! Nous, on leur offre une bulle d’air et c’est trop cool.

 

Enfant s'amusant à un festival techno

Crédit photo : teuchtonic

 

Vincent : Aussi, ce qui nous a permis d’avoir un été aussi réussi, c’est le fait qu’on est arrivé à un moment où il n’y a plus trop d’asso dans notre coin. Quand on était plus jeunes, il y avait deux trois assos qui bougeaient bien, mais pas toutes étaient orientées techno. Donc le fait qu’on arrive maintenant, quand il y a aussi une attente de la part du public de Quimperlé, après les confinements, la crise Covid, ça a créé une vraie énergie au sein même de Quimperlé quand avant tout le monde allait faire la fête ailleurs. 

Marvin : C’est vrai qu’en ce moment il y a vraiment pas mal d’assos très cool qui se bougent sur Quimperlé et on en bénéficie autant qu’on en est acteurs. C’est devenu un peu devenu the place to be dans le Finistère Sud. Quand je vois Enez Fest… en gros Quimperlé est séparé en haute ville – basse ville, avec une rivière qui passe entre les deux… et Enez Fest s’est dit “ok on fait la teuf dans toute la basse ville, tous les bars sont partenaires, on ferme la basse ville, on organise du waterjump dans la rivière” et ils ont réuni genre 2 000, 3 000 personnes. C’était dingue, il y avait des murs d’escalade et des rampes de skate partout. 

 

Je sais pas si c’est vraiment votre but à la base, mais une des particularités que je vois dans vos événements, à Riec, à Quimperlé etc… c’est que vous êtes dans des zones auxquelles on ne penserait pas du tout quand on ne connaît pas le coin. Du coup, je me demande, est-ce qu’on fait beaucoup la teuf dans votre campagne ?  

Marvin : T’imagines même pas, je pense. 

Vincent : Ouais, ça fait grave la teuf. 

 

“(Quimperlé) c’est notre terrain de jeu depuis qu’on est gosses. Et indirectement, c’est un moyen de mettre en valeur notre territoire, c’est tellement beau, il y a la mer à côté, la forêt et il y a des lieux de ouf.”

 

Est-ce que c’est pour ça aussi que vous avez créé Amicis ? Peut-être en voyant au fur et à mesure le nombre de personnes qui allaient faire la fête à Rennes ou ailleurs en Bretagne vous vous êtes dit “c’est bête qu’il ne se passe rien chez nous” ? 

Marvin : Je pense qu’il y a de ça, mais je pense aussi que c’est parce qu’on est des petits du coin, on vient tous d’un rayon de 15 km environ. Donc on s’est dit “pourquoi aller dans un autre lieu en fait ? ”. C’est le lieu qui nous unit, c’est un lieu que nous connaissons par cœur et c’est aussi le lieu qui nous permet de chiner des endroits où les gens ne pensent pas à aller faire la teuf. C’est notre terrain de jeu depuis qu’on est gosses. Et indirectement, c’est un moyen de mettre en valeur notre territoire, c’est tellement beau, il y a la mer, la forêt et il y a des lieux de ouf. Et en plus la mairie nous suit.

 

Justement, j’avais vu passer votre événement à la mairie de Quimperlé, il y a même Le Télégramme qui ont parlé de vous. Et c’est intéressant, quand on repense à la période COVID et toute l’avalanche d’arrêtés préfectoraux ou municipaux interdisant les rassemblements festifs, de voir qu’il n y a plus cette opposition entre les jeunes et les collectivités. Est-ce que vous vous sentez vraiment soutenus par les collectivités et la mairie ? Et est-ce qu’elles vous facilitent votre travail ? 

Vincent : Dans l’ensemble oui, on est super bien accueillis dans toutes les communes où nous avons organisé un événement, avec des très bons retours à chaque fois. Il y a juste une mairie qui ne veut pas de nous encore (rires) mais on réessaiera l’année prochaine. 

En plus c’est trop dommage parce que c’est LA station balnéaire vers chez nous mais musicalement il n’y a rien pour les jeunes. On a essayé deux fois d’y organiser quelque chose et la mairie a refusé. 

 

Après, je pense que ça va finir par se décanter au fur et à mesure que vous deveniez pros sur l’orga, que vous soyez identifiés par le public et les collectivités etc. C’est peut-être trop tôt pour eux comme tu dis, mais je pense qu’ils ne voudront pas rester les derniers idiots à refuser des beaux événements chez eux. 

Vincent : C’est l’idée. Généralement, toutes les mairies se regroupent avec des bureaux culturels communs. Par exemple, quand on a proposé notre événement à Quimperlé, Quimperlé en a parlé à Riec. Elles se font des retours d’expérience de ce qu’on organise, c’est pour ça qu’on espère bien pouvoir organiser quelque chose là-bas. On veut leur faire comprendre qu’on n’est pas juste une bande de potes qui veulent faire la fête. 

Marvin : En plus tu verrais le lieu, tu tomberais par terre. C’est au-dessus d’une falaise, tout bien sécurisé, vue à 180° sur la mer. Il manque juste un sound system (rires).

 

“Le pari est déjà réussi quand je vois les stories de personnes qui sont à des festoches techno et qui n’y seraient jamais allé s’ils n’avaient pas découvert ça à nos events. Ces personnes n’auraient jamais fait l’effort de faire plein de kilomètres pour une soirée techno avant…”

 

Je vais rebondir sur ce que tu viens de dire, Vincent, quand tu dis que vous ne voulez pas être juste perçus comme des potes qui font la fête. À l’origine, Amicis signifie amis, du coup est-ce qu’à la base ce n’est pas ce que vous êtes, six potes qui veulent faire la teuf ? 

Vincent : Si, carrément, on en a fait et on continuera d’en faire. Mais tu vois, quand tu te mets dans une asso comme ça, avec des responsabilités, des décisions à prendre, on voit que les relations amicales peuvent être parfois un peu entachées. C’est pas facile d’être six à prendre des décisions, on essaie d’être en démocratie et que chacun s’y retrouve, mais c’est pas si facile. Après, on a réussi à garder notre esprit malgré tout, on reste en mode associatif, chacun est bénévole, même s’il y a de l’argent en jeu, ça reste un projet de potes. Et pas que de six potes, parce qu’on est vraiment suivi par tous les copains, nos copines etc. On a de la chance d’avoir vraiment beaucoup de coups de main. 

Marvin : Et puis le projet avait aussi pour but à la base de venir amener la fête à des personnes qui n’en faisaient pas à la base. On a pas mal arpenté le milieu de la musique électronique et on avait à cœur de ramener ça à Quimperlé. À notre première soirée, on a croisé des connaissances qui venaient en teuf pour la première fois, qui découvraient vraiment cet univers. Et pour moi, le pari est déjà réussi quand je vois les stories de personnes qui sont à des festoches techno et qui n’y seraient jamais allé s’ils n’avaient pas découvert ça à nos events. Ces personnes n’auraient jamais fait l’effort de faire plein de kilomètres pour une soirée techno avant… et c’est aussi un super moyen d’impliquer davantage les bénévoles dans le milieu de la musique électronique.

 

Public dansant à un événement techno Amicis

Crédit photo : matissecoquille

 

Il y’a aussi l’esprit de vos événements qui fait la différence, je trouve. On ne va pas se mentir, aujourd’hui la scène techno joue à “qui sera le plus dark” alors que vous, vous êtes plus solaire, plus gai, plus frais, vous amenez les enfants, les familles. Vous promouvez une vision de la musique électronique qui sort du “on s’enferme dans des caves sombres à écouter du gros boum boum” quoi. Ça peut permettre à ceux qui ont des préjugés de découvrir une richesse de la fête qu’ils ne soupçonnaient pas.  

Vincent : Oui, c’est ça, on veut déconstruire certains clichés sur la fête. Bon, cet été, on a eu un couple de fous qui est venu à un événement et qui a raconté n’importe quoi, tout dans le cliché et on sait que ces gens-là ne s’ouvriront jamais l’esprit. Mais toutes les personnes qui font l’effort de venir peuvent se faire leur propre avis. Et c’est toujours cool d’avoir des parents qui nous font de bons retours. 

Marvin : Bon, on kiffe quand ça tabasse aussi, c’est important pour nous qu’il y en ait dans nos events. Mais d’une certaine manière, c’est notre rôle de montrer tout ce qu’est la musique électronique à des gens qui n’y vont pas vraiment. L’idée, c’est vraiment de balayer un spectre, de la house à la techno et au final les gens se retrouvent à s’éclater sur un style qu’ils n’auraient pas écouté de base. 

 

Oui, tu leur donnes le petit appât pour les entraîner petit à petit vers des horizons qu’ils n’auraient pas écoutés à la base. 

Vincent : Et surtout, tu changes le contexte, ils n’écoutent pas cette musique chez eux, mais là avec l’effet de foule, l’esprit de la fête ça les décomplexent.

 

“L’idée, c’est vraiment de balayer un spectre, de la house à la techno et au final les gens se retrouvent à s’éclater sur un style qu’ils n’auraient pas écouté de base.”

 

Depuis tout à l’heure, vous parlez beaucoup de mettre la fête chez vous, là où il n’y a pas beaucoup d’offres. Mais est-ce que vous réussissez à faire venir du monde qui vient d’ailleurs, de Lorient, de Brest, voire même de Rennes ?

Marvin : Ça commence. Quand on commence à discuter avec des personnes dans les events, on voit qu’on élargit de plus en plus de monde. Même quand on regarde les stats Insta ou Facebook, on voit qu’on arrive à toucher du monde qui vient d’ailleurs, ça peut venir de Quimper, de Pont l’Abbé, de Brest. On a aussi eu un choix assez stratégique, sur l’open-air qu’on a fait avant une grosse soirée, on a donné carte blanche à des Brestois sur la progra donc logiquement il y a des Brestois intéressés qui sont venus. 

 

Je trouve ça vraiment cool que vous arriviez à renverser la tendance habituelle des petites zones qui doivent aller chercher la teuf dans les grandes agglomérations parce qu’il n’y a rien chez eux.

Vincent : Après ça reste limité, parce qu’on est sur des petites jauges et aussi parce que, par exemple, l’hiver c’est un gros point noir chez nous. Il fait froid, il n’y a pas de transports en commun, et si tu n’arrives pas à mettre en place une navette c’est mort. On sait que c’est pour ça qu’on n’arrive pas forcément à faire complet même si on était à 75% de notre jauge. Chez nous, si tu as bu un verre et que tu n’as personne pour t’emmener c’est compliqué d’aller en soirée. 

 

Je pense que c’est le problème de toutes ces petites zones-là.

Vincent : Oui, c’est le point noir de toutes les campagnes en vrai. Tu dois compter sur les parents, sur le peu de potes SAM qui nous aident pas mal. Chez nous les taxis ne font plus les week-ends, t’as genre deux boîtes généralistes pour deux taxis qui se baladent en ville. 

 

C’est peut-être un service à lancer, un Uber fêtard qui arpente la ville. 

Marvin : Le problème, c’est qu’on serait sûrement assis à l’arrière (rires).

 

Ou prendre plus de bénévoles (rires). Plus sérieusement, depuis tout à l’heure, je vous entends parler de plein d’aspects ultra intéressants, ramener la musique électronique dans votre coin, démocratiser cette musique, même valoriser le territoire et des initiatives locales. Si vous deviez décrire le projet d’Amicis aujourd’hui et pour les années à venir, qu’est-ce que vous diriez ? 

Vincent : Pour nous, c’est d’abord continuer à se faire plaisir à six. Le plus important, c’est l’amitié qui s’est créée avant l’asso et qui continue de se fortifier avec Amicis. Après il y a certaines limites qui existent avec le boulot qu’on a à côté, parce que ça reste toujours plus important que l’asso. Bien que ce soient deux mondes différents. Avec l’asso on peut organiser tout ce qu’on veut.

 

“Le plus important, c’est l’amitié qui s’est créée avant l’asso et qui continue de se fortifier avec Amicis.”

 

Marvin : Oui, c’est le kiff d’abord, le jour où on ne se fera plus kiffer ce ne sera plus intéressant. Même si un jour, un de nous arrive avec une idée loufoque, si ça nous fait kiffer on le suivra. 

 

En fait, c’est vraiment cette liberté qui vous anime. 

Marvin : Oui, cette asso, c’est une chance folle pour nous, on organise des choses cool, ça nous construit en tant que personnes, on prend en responsabilité, en professionnalisme. Et peut-être qu’un jour le taf prendra moins d’importance quand on créera des postes chez Amicis. 

 

Plus concrètement, quels sont vos projets pour les prochains mois et les prochains événements, des formats à tester, des artistes à booker, des choses à améliorer ? 

Marvin : On veut vraiment reconfirmer sur un été de plus, continuer à construire des prog’ qui nous parlent, c’est toujours cool d’avoir des artistes que tu as l’habitude d’écouter dans tes écouteurs. Là, on a eu une confirmation pour notre édition hiver, on va commencer à se poser dessus. Et repartir pour un nouvel été avec le même format, deux événements d’aprem et un événement de nuit. Bon t’es bien content quand c’est fini en août (rires), c’est assez intense comme rythme… 

Vincent : Oui, c’est vrai, quand tu vois les plus gros festivals en été, ils ont l’habitude d’embaucher des régisseurs, des roadies qui sont payé pour installer et démonter, des personnes qui ont dormi… pour la plupart. Alors que là, même si tu es sur un event de 500 personnes, tu finis à sept heures du mat’, il y a ceux qui ont picolé et qui sont cramés, il y a ceux qui sont sobres mais cramés par la fatigue. Mais au final ça reste quand même ultra plaisant.

Marvin : On s’éloigne peut-être de la question, mais je trouve que c’est une façon différente de savourer la fête. Tu te poses pas, t’écoutes pas vraiment le son, t’es toujours sur le qui-vive. Tu sais que tu fais la fête, mais c’est complètement différent. Et ça fait du bien aussi quand ça se termine, quand je vois le rythme qu’on a eu rien que pour un event de 500 personnes.

 

DJ mixant à un événement techno

Crédit photo : teuchtonic

 

Et parfois même, je trouve que la vraie satisfaction, le vrai plaisir, arrive à la fin. Quand tu réalises ce que tu viens d’accomplir, le plaisir que tu as procuré aux gens, c’est là où tu kiffes vraiment en fait. 

Vincent : Oui, je suis d’accord. Elle arrive aussi quand t’ouvres les portes, que tout est monté et que les gens arrivent. Et elle arrive ensuite quand tu fais le bilan à la fin, si tu n’as pas fait de dingueries. 

Marvin : Si t’as pas déchiré un câble qui gère toute la light (rires).  

Vincent : Pour revenir à la question, je pense qu’on va continuer sur la même lignée, faire en sorte que chacun apprenne davantage sur le milieu à chaque événement. On va sûrement refaire des événements dans des bars aussi parce que pour l’instant, on a pas trouvé de nouveau lieu qui nous convienne. Mais c’est vrai qu’avoir un petit spot de 200 personnes où on organiserait une teuf tous les mois et demi, ce serait trop cool. Mais pour l’instant on a pas encore trouvé. 

 

Je vais terminer sur cette question. Sur vos douze événements, quel est votre plus beau souvenir ? 

Vincent : Moi c’est le premier open air à Quimperlé quand les gens arrivent et commencent à danser. Parce que c’est plus démocratisé dans les grandes villes, mais chez nous c’est pas naturel de danser en plein air à quinze heures sous le soleil. On voit que les gens restent timides jusqu’à la soirée, jusqu’à une certaine heure où les gens dansent. Et là ça commence à devenir chaud. Je pense que c’était l’event le mieux organisé, le plus beau, dans un lieu (le parc de la mairie) qui n’a jamais été exploité auparavant. 

Marvin : Je pense que c’est lié au fait que les gens ne sont pas vraiment sensibilisés à cette manière de faire la fête, on revient sur ce côté de démocratisation des events. Mais il y a aussi le fait qu’à Quimperlé, tout le monde se connaît. Donc le premier à danser peut avoir le sentiment d’être regardé par les autres.   

Vincent : En plus, c’est en mangeant un tacos avec Jerem’ (autre membre d’Amicis) en lendemain de cuite que l’idée nous ait venu d’organiser quelque chose ici.

 

“C’est important d’avoir cet esprit-là, très amical. Et les artistes adorent ça. Tous ces moments de vie créés avec les artistes, dans un endroit où ils ne seraient jamais venus d’eux-mêmes et encore moins pour jouer.”

 

Marvin : De mon côté, il y a aussi l’événement avec Tour-Maubourg qui était chanmé. C’était pas forcément celui avec le plus de monde, mais c’était la mairie qui était venue nous chercher pour organiser de nouveau un événement dans le parc. Et ça reste Tour-Maubourg, un artiste qui commence à avoir pas mal de notoriété. Plus globalement ce sont aussi tous les moments qu’on passe “en off” avec les artistes. C’est un compliment qu’on reçoit beaucoup des artistes, tout le monde se sent à la maison, tous logés à la même enseigne. Et pour nous, c’est important d’avoir cet esprit-là, très amical. Et les artistes adorent ça. Tous ces moments de vie créés avec les artistes, dans un endroit où ils ne seraient jamais venus d’eux-mêmes et encore moins pour jouer. 

 

C’est un très beau mot de la fin. Je vous remercie les gars pour cette super discussion, on vous souhaite tout le meilleur pour vos prochains events. Et, à bientôt à Quimperlé ! 

 

Crédit photo de couverture : matissecoquille

 

Article rédigé par Quentin Laronche.

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