On peut faire de la bonne musique avec n’importe quoi, ce qui compte, finalement, c’est l’idée et l’inspiration. Je te le concède, quel début pompeux et démago ! Néanmoins, c’est ce que je me suis dis en écoutant 𝘔𝘢𝘵𝘢𝘣𝘪𝘢𝘶 de Maetim (Melodic Deep). Posons les bases. Maetim est un artiste vivant en France mais qui est né sur l’île Maurice. Ce détail a son importance, tant cela a inspiré son EP précédent (𝙈𝙖𝙖𝙨𝙖𝙞, sur Inner Shah Recordings), riche de sonorités africaines rythmées et puissantes.
Ici, Maetim nous invite gare de Toulouse-Matabiau. Je suis d’accord, le voyage à l’air moins funky d’un coup. Mais ne nous arrêtons pas à de simples préjugés. Début de track, bruits de frein sur un rail métallique, tout va bien. Puis d’un coup, rythmique en pleine face. On part sur de la progressive house, on connaît ses classiques, soit. Montée en plusieurs étapes, entrecoupées par les sifflets des contrôleurs de la SNCF. Tout est fluide, logique, mais entouré d’une étrangeté. Vous voyez, cette sensation quand on tombe sur une track trop bien faite pour être un troll, mais trop cheloue pour être prise au sérieux. Soudain, le jingle de la SNCF. Impossible de ne pas penser au fameux Gare du Nord de Carte Blanche. Drop, claque, et on monte dans le wagon sans aucune hésitation.
Finalement, c’est une construction rythmique qu’on connaît, une progression que l’on a déjà entendue. Mais c’est vraiment original. Entre l’introduction de samples inattendus, et un finish presque afro-house, cette track matérialise, à mes yeux, l’essence de la créativité artistique. La proposition est claire : “Ne nous limitons pas, tout est musicalité”. Sûrement mon côté romantique qui parle, là, néanmoins c’est typiquement le genre de concept qui me touche profondément.
