Il existe des tracks qui nécessitent plusieurs écoutes pour être digérées. Depuis quelques semaines est sorti le premier EP de Elemento Records, et le titre Malala de MZA (Dissidance) fait clairement partie de ces pépites sur lesquelles nous devons prendre le temps de comprendre et de savourer.
A la première écoute, on sent une puissance sous-jacente, souterraine, mais néanmoins endiablée, un peu comme la main de ce pote surexcité qui t’emmène en warehouse.
Kick rapide, mélodie entrainante et saccadée, suivie de cette ligne d’acid qui te prend à la gorge. On pourrait presque se dire que c’est classique. Puis, cette voix apparaît. C’est le moment de bascule qui donne tout le sens à ce track. Il s’agit d’un discours de la militante pakistanaise (et prix Nobel) Malala Yousafzai.
On vous laisse découvrir la suite, mais la mélodie se complexifie d’un coup, prend de la hauteur, et nos tripes avec. On change de point de vue. Nous ne sommes plus dans une simple musique pour faire la fête, non. Nous sommes dans une véritable lettre, une missive contre tout : la situation sanitaire et l’absence de fête, la solitude, l’image délétère de la techno. Reprendre le discours d’une égérie du féminisme actuel est un symbole fort, et venant d’une artiste, cela prend tout son sens.
La track allie la frivolité de la fête et son aspect le plus contestataire qu’il soit, le tout dans une alchimie subtile. MZA nous propose plusieurs niveaux de lecture, et de compréhension, mais qu’une seule belle claque pour nos oreilles !
