Confinement. Dé-confinement. Re-confinement. Couvre-feu. 20h. 18h. Re-re-confinement. Cher lecteur, je conçois que l’ambiance est plutôt morose. Bien que le soleil remontre le bout de son nez, il semble, bien trop souvent, qu’il pleut un peu trop dans nos cœurs. Les fins de soirées improvisées le long des quais, la transpiration collante du dancefloor, les discussions passionnantes aussitôt oubliées par notre alcoolémie : que de manques depuis plus d’un an, n’est-ce pas ?
Je me perdais sur SoundCloud, errant un soir dans les abîmes du net, lorsque je suis tombé sur une track : 𝘎𝘦𝘵 𝘏𝘢𝘱𝘱𝘺 de Tomaas ALL sortie sur La Couleur Records. Et bah putain, merci l’algorithme ! L’écoute est un véritable retour dans la folie des années 80, tout en ayant le mérite de ne pas être kitsch (et on ne va pas se mentir, c’est plutôt rare !). Basses puissantes et tranchées, rythme endiablé, vocale hyper entraînante : cette track est profondément irrésistible. Pourquoi ? Pas parce que c’est de la bonne house des familles. Pas non plus pour l’hommage à la funk dont respire ce son. Mais plutôt parce qu’elle réveille en nous que du positif, et ça fait vraiment du bien.
La critique est aisée, mais il est “facile” de proposer des tracks sombres, brutales, servant presque de catharsis à toute cette négativité qui nous entoure. Néanmoins, réveiller et stimuler cette bonne humeur et cette générosité qui nous habite tous – et qu’on oublie de plus en plus dans le climat actuel – c’est quelque chose d’une rare complexité. Au-delà d’une musique pour s’ambiancer, au-delà même d’une claque musicale, 𝘎𝘦𝘵 𝘏𝘢𝘱𝘱𝘺 est un acte de résistance. Pas un acte de résistance politique, ni même physique, mais plutôt une douce résilience à l’énergie positive, à l’espoir. Résister en serrant les dents, en souriant, en partageant une petite mais ô combien douce attention. L’espoir par une douce caresse auditive, promesse de jours heureux.
