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LA PÉPINIÈRE

Tauceti : Rencontre avec la talentueuse productrice grenobloise à la techno ébranlante…

Tauceti est une jeune artiste originaire de Grenoble. Signée sur Raise Booking Records et à l’origine de nombreux missiles, elle a également fait ses armes sur le label de Raär, Vaerel Records. On la retrouve aux manettes du second opus de la Weapon series. Le plateau des collaborations est exquis : Darzack, Raär et Mac Declos. Quatre morceaux magnétisants qui sont dotés d’une véritable frappe percussive. On a échangé quelques mots avec elle sur ses productions, son style et ses inspirations.
La Pépinière : Qu’est ce qui influence tes productions habituellement ?
Tauceti : Salut La Pépinière ! Merci pour cette interview ! Pour répondre à votre première question, mes influences sont assez éclectiques et polymorphes, je puise mes inspirations un peu partout : que ce soit l’observation des personnes dans la rue, les paysages, l’art en général et le cinéma en particulier, le temps et bien évidemment mon humeur.
Comment décrirais-tu l’adn de ton style ?
Honnêtement, je ne sais pas trop comment le décrire car j’ai été influencée par différents styles. Mais en y réfléchissant, la base de mon adn provient tout d’abord de l’électro avec des artistes comme Jonas Kopp, Kiasmos, Recondite, Burial, Trikk ou Superpose. S’ajoutent à cela des influences plus dark: SNTS, Torn, Kare ou Empire Line et bien évidemment le côté mental: Oscar Mulero, Kastil, Viels etc…
Finalement, mon adn est un mélange de tous ces styles et influences.
Hardware ou tout sur logiciel ?
Je travaille uniquement sur logiciel jusqu’à présent. Mais cela va changer d’ici peu de temps comme mes prochains projets se feront sur modulaire !
Quels sont tes plugins/vst favoris ? Quels sont leur rôle ?
J’utilise très peu de VST à vrai dire. La plupart de mes créations sont basées uniquement avec les plugs d’Ableton. Mais il est vrai que j’en ai 3-4 de favoris : CMI V & OBAX V d’Arturia, Shudder de Kontakt et bien évidemment Fafbilter. Pour ce qui est de leurs fonctionnalités, j’utilise ceux d’Arturia pour les synths ou les mélodies (même s’il est vrai que j’en insère très dans mes tracks). Pour Shudder de Kontakt, je l’utilise uniquement pour les textures ou je viens ensuite rajouter du Delay, une grosse reverb, du grain et une automation d’EQ afin de faire vivre la texture et de lui rajouter du corps et
de la matière. Fabfilter est un plug qui est assez polyvalent donc je l’utilise à peu près pour tout : le kick, les drums, le sub etc…

« Ce qui me prend le plus de temps c’est ce que j’appelle le maquillage : lui ajouter de la rondeur, le faire vivre, lui rajouter de la technique etc. »

Comment tu te lances dans la création d’un track, combien de temps tu peux y passer ?
Je suis quelqu’un de matinale, mes idées sont plus claires à ce moment-là de la journée.
Quand je m’y lance, c’est soit par instinct ou par pure envie de créer. Encore une fois, je n’ai pas de fil rouge j’y vais au feeling même s’il m’arrive d’avoir des idées après une journée passée dehors, après avoir regardé un film ou écouté de la musique.
Je passe énormément de temps sur mes tracks. De manière générale, je pose mes idées assez rapidement et le fil conducteur du track s’installe naturellement. Ce qui me prend le plus de temps c’est ce que j’appelle le maquillage : lui ajouter de la rondeur, le faire vivre, lui rajouter de la technique etc. Mais pour vous donner un ordre d’idée, je produis environ à hauteur de 15h par semaine. J’aimerais plus aha mais avec mon travail c’est souvent difficile.
Est-ce que tu mixes toi-même tes tracks, est-ce une tâche qui te prend du temps ?
Oui, je mixe moi-même mes tracks même s’il m’est arrivé comme tout producteur de demander de l’aide à d’autres artistes (notamment au début). Cela ne me prend pas énormément de temps en soi car j’essaie lors de la production de le faire au fur et à mesure.

« Je pense que pour avoir une réelle identité esthétique et musicale, il est plus intéressant de se détacher de ces artifices (les samples ndlr.). »

Est-ce que tu travailles beaucoup avec des samples ou tu crées tout toi-même ?
Je n’ai jamais travaillé avec des samples par pure conviction. Les samples peuvent être en effet un tremplin à la créativité et surtout un tremplin technique. Mais pour ma part, j’essaie toujours de faire moi-même, quitte à ce que ça prenne plus de temps. Surtout, je pense que pour avoir une réelle identité esthétique et musicale, il est plus intéressant de se détacher de ces artifices.
Est-ce que tu construis le track autour de la mélodie ou bien tu la fais évoluer en fonction de tes kicks et de la construction rythmique ?
Aucun des deux ! Je construis mes tracks en fonction des textures. Le kick et les mélodies viennent finalement en dernier. Etant donné que j’ai commencé à produire de l’ambient avant de produire de la techno, j’ai naturellement pris l’habitude de commencer par les ambiances.
Est-ce que le contexte actuel a été une source d’élan créatif pour toi, ou plutôt le contraire ?
Le contexte actuel a été un très grand élan créatif pour moi car ça m’a permis d’avoir plus de temps pour créer, chose que je n’avais pas forcément pu avoir avant la crise sanitaire.
Est-ce que tu collabores avec des potes / artistes pour avoir des avis ou conseils ?
Toujours ! Avec la plupart de mes amis dans le son, on s’envoie naturellement nos tracks pour des feedbacks et des conseils. C’est important pour moi d’avoir un avis extérieur à nos productions. En effet, quand on passe beaucoup de temps sur un track, il est difficile par la suite d’avoir un avis neutre sur celle-ci.
Avec quel artiste rêverais-tu de collaborer et pourquoi ?
Il y en a beaucoup trop !! Mais il y en a un qui se détache nettement, c’est VSK. Outre le fait que j’admire son parcours et sa créativité, son identité artistique est plurivalente tout en gardant les mêmes codes. Ces tracks peuvent être soit axés plus mental, sombres, rythmiques ou breakés : tout ce que j’aime. De plus, je m’identifie beaucoup à ses productions notamment sur ses ambiances.
Pour finir quel est le track (ou l’album) qui t’as donné envie de te lancer dans la production ?
L’album qui m’a donné envie de me mettre à la musique électronique est celui de Rødhåd, « Red Rising » sorti en 2014 sur son label Dystopian.
Propos recueillis par Guilhem Hoymans et Jules Oursel

 

 

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