Hyperactivisme house et hyperactivité artistique : rencontre avec Arnaud Denzler.
Depuis une dizaine d’années maintenant, Arnaud Denzler illumine le paysage house de ses plages atmosphériques et ses influences jazz. Le poulain d’Amsem Records a accepté de répondre à nos questions pour parler de ses activités, son point de vue de la scène actuelle et ses projets.
La Pépinière : Dis nous qui tu es et comment tu en es venu à la musique ?
Arnaud Denzler : Bonjour La Pépinière ! Je suis Arnaud Denzler, musicien électronique depuis maintenant une dizaine d’années. J’ai grandi et j’habite toujours à Paris. J’ai commencé la musique avec le piano classique, que j’ai étudié pendant 15 ans. En parallèle, à l’adolescence, j’ai commencé à écouter beaucoup de rap, de soul et de funk. J’ai ensuite joué du clavier dans différents groupes qui mélangeaient le ska, le reggae et le hip-hop. C’est vers 20 ans que j’ai découvert la musique électronique et j’ai rapidement su que c’était ça la musique que je voulais faire. Je me suis d’abord plongé dans la techno puis il y a quelques années j’ai pris un virage house/deep house qui m’a permis de faire le lien avec tous les styles musicaux que j’écoute depuis toujours !
“J’ai commencé à produire lors d’un séjour universitaire à Berlin en 2012. Je sortais beaucoup et à force d’écouter de la house et de la techno toutes les semaines, j’ai voulu essayer de produire mes propres tracks.”
Tu as signé tes morceaux sur Amsem Records, Fantin Zoo Records, etc. Tu peux nous parler de ton processus de création ?
Je bosse avec Ableton depuis le début parce que c’est le premier logiciel que j’ai eu entre les mains et que je le trouve instinctif donc je n’ai jamais eu de raison d’en changer 🙂
Au fur et à mesure de mon apprentissage, j’ai ajouté des machines à mon set-up (Nord Electro, Juno-06, MicroKorg, TB-03, etc.) mais aujourd’hui je travaille surtout avec mon ordinateur, des plug-ins et un clavier maître pour pouvoir jouer et enregistrer facilement les mélodies et les progressions d’accords qui me viennent en tête. C’est une configuration simple qui me permet de travailler dès que je veux. Si je trouve une idée de morceau à sampler ou si je pense à une rythmique, je peux très rapidement voir ce que ça donne sur mon logiciel. Ça me permet d’avoir un processus de création fluide et aussi de désacraliser un peu ce moment. J’essaye une idée, si elle est bonne je la garde, sinon tant pis et je passe à autre chose.
Au niveau des inspirations, je puise dans beaucoup de choses différentes, mais j’écoute surtout beaucoup de soul, de rap et de funk comme je le disais. J’essaye d’amener le grain et le son “chaud” que peuvent avoir ces styles musicaux dans ma propre musique, notamment en travaillant à partir de samples. J’associe aussi pas mal de couleurs et de formes à la musique que j’ai envie de faire pour me donner une direction et ne pas partir dans tous les sens.
Tu fais également partie du crew parisien La Claque, tu peux nous en dire plus ?
La Claque est un collectif qui existe depuis 2017 et dont je fais partie avec mes amis Aymar, Joe Lewandowski et Karim Kahar. Ça a vraiment commencé comme une réunion de copains, avec la volonté d’organiser des soirées ensemble et d’inviter des DJs qu’on apprécie musicalement pour partager les platines avec nous. Du coup, ça nous a amené à faire de nombreuses soirées à la Rotonde Stalingrad, au Gambetta Club, à la Java, etc. et à avoir plein de beaux souvenirs communs.
Depuis quelques années nous sommes témoins d’une explosion de nouveaux collectifs de musique électronique en France, quel est ton point de vue et en quoi La Claque se différencie ?
Personnellement je trouve ça très bien qu’il y ait de plus en plus de collectifs qui organisent des événements et qui se donnent les moyens de faire des belles fêtes, je ne peux que respecter la démarche ! De notre côté, on est vraiment dans l’idée d’organiser des soirées fun autour de la house sous toutes ses formes, où tout le monde se sent bien et rentre chez soi heureux. On a cette volonté depuis nos premières soirées ainsi que celle de proposer de beaux plateaux bien sûr.
Avec Thomas vous composez le duo A.T. c’est bien ça ?
Yes absolument ! Avec Thomas, on a commencé par jammer souvent ensemble en prenant à chaque fois beaucoup de plaisir. C’était au tout début de l’année 2017. Puis on a eu la chance qu’on nous propose très rapidement une première date donc on a bossé sur un live 100% machines assez acid techno et qui cognait quand même pas mal. Pour laisser un peu de mystère, on a associé les premières lettres de nos deux prénoms pour le nom du groupe.
On a tellement kiffé cette première date qu’on a continué à bosser sur notre live en cherchant à le faire évoluer. On a enlevé des machines et on a ajouté un ordinateur avec Ableton pour multiplier les possibilités.
“L’idée au départ était vraiment de faire des lives, et puis, à force d’en faire, l’idée d’enregistrer des morceaux est venue assez naturellement.”
Ce travail a mené à la sortie de l’EP vinyle ‘001’ en 2019 sur le label Global Dialog. Cet EP était inspiré par la dub techno et des artistes comme Vril ou Artefakt qui représentent vraiment la techno qu’on adore tous les deux. Aujourd’hui on travaille sur un deuxième EP dont la couleur sonore va pas mal évoluer par rapport au premier mais on vous laissera découvrir ça quand le disque sortira l’année prochaine.
Un mot pour conclure cette interview ?
Je suis en train de terminer la composition de mon prochain EP solo qui sortira au printemps prochain sur Amsem et j’ai vraiment hâte de le partager avec vous ! Ça restera globalement dans une vibe deep house tout en ayant une couleur plus solaire que le premier EP sorti sur le label.
Et surtout un grand merci à l’équipe de La Pépinière pour votre soutien !
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