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LA PÉPINIÈRE

La Pépithèque #20 – Sacha

Pour ce nouvel épisode de La Pépithèque nous recevons le DJ niçois Sacha pour un mix house/micro bien planant. Le résident du collectif Decadance nous emmène très loin !

 

Sacha, résident du collectif niçois Decadance, nous propose un mix aux inspirations micro qui nous emmène bien loin au dessus de la surface terrestre. Cet aficionado de musiques en tous genres a une vision bien particulière de la musique électronique. Avec sa selecta pointue et variée il montre sa volonté d’exprimer librement son art sans se poser de contraintes de genres ni d’attentes.

Bref dans ce mix Sacha nous immerge dans son univers aérien, parfois expérimental mais toujours avec ce sens aigu du rythme et du groove.

 

 

 

Pour en savoir plus sur lui et son collectif on lui a posé quelques questions !

La Pépinière : Salut Sacha ! On va commencer par la question classique : est-ce que tu pourrais te présenter auprès de notre communauté ?

Sacha : Salut l’équipe, Sacha, Nice, 26 ans, 1m80 d’idées débiles pour 90 kilos de Pastis 51. 

J’ai pendant longtemps été le meilleur bedroom DJ de mon quartier, mais maintenant que je suis sorti de ma chambre je veux diffuser la musique que j’aime le plus possible aux travers d’événements de qualité, sincères et ouverts à tous. Je suis donc en train d’apprendre à partager ma passion entre mes ambitions artistiques en tant que créateur d’événements et les opportunités qui s’offrent à moi en tant que DJ.

 

« J’aimerai défendre une vision épurée de la musique afin de faire la promotion d’une musique de qualité, pour un public averti, en essayant d’éviter au maximum le sensationnalisme. »

 

Quelles sont les influences qui ont permis de construire ton style ? Est-ce que tu pourrais un peu nous parler de ton parcours musical ?

Mon père est un grand fan de jazz (batteur), il m’a tout de suite initié à des styles plus ou moins particuliers, en me poussant à être attentif aux percussions et à la basse. Ensuite, je pense, j’ai eu un parcours assez classique, jusqu’aux premiers vrais clubs et évènements. Je me souviens de mes deux premières claques : Apollonia au Movement (Turin), et puis comme beaucoup un long week-end à l’Hopetosse (Berlin). Après ces deux évènements j’ai vraiment commencé à m’intéresser à la house et à la micro house en particulier.

Aujourd’hui j’aimerai défendre une vision épurée de la musique afin de faire la promotion d’une musique de qualité, pour un public averti, en essayant d’éviter au maximum le sensationnalisme. Je me suis donc aussi beaucoup intéressé à la sonorisation. Je pense que c’est un aspect qui peut être souvent négligé par les DJ, alors que ça fait partie intégrante du travail. C’est devenu une vraie passion et je prends plaisir à sortir mon sound-system autant en jouant dessus qu’en procurant du plaisir à ceux qui m’écoutent.

 

Tu fais partie du collectif Décadance. Peux-tu nous en dire plus ?

Le collectif fête sa première année en ce moment, on espère pouvoir souffler les bougies avec notre public le plus vite possible. A l’origine Karim (un autre fondateur du collectif) et moi même avions commencé par organiser des calages. On a retourné une ruelle de Nice pour une fête de la musique, puis la Digue du Phare, et à la fin de l’été on avait un peu perdu le fil…  Ca nous a trop vite manqué, du coup on a décidé de s’agrandir. D’autres nous ont rejoint sur la route. On a complété notre sound-system, on a trouvé un terrain, et puis l’histoire a continué comme elle avait commencé : en faisant beaucoup à partir de pas grand-chose. 
Aujourd’hui j’essaie de maintenir la cohésion du collectif autour de ce principe, même si on a envie de s’agrandir encore et de pousser le délire jusqu’au bout, on restera fidèle à nous mêmes. Au sein du collectif j’essaie de partager le plus possible mes connaissances, de donner une place à chacun, et j’essaie d’emmener le plus de gens possible dans l’aventure. 

 

Et quels sont les futurs projets du collectif ?

Notre idéal serait que l’association devienne propriétaire d’un terrain afin de pouvoir vraiment s’exprimer à l’intérieur de celui-ci. 

On pourrait y trouver des solutions pour parvenir à une scène autosuffisante en énergie, proposer plusieurs médias d’expressions artistiques, si l’espace le permet pourquoi pas cultiver de quoi proposer une restauration saine à nos membres.  La liste peut s’allonger mais dans ma vision des choses l’idée principale serait de permettre d’avoir un lieu d’expression libre, écologiquement responsable, et qui fait la promotion de scènes artistiques contemporaines trop peu représentées sur la côte. 

Ensuite dans un avenir plus certain, j’aimerai bien pouvoir proposer une scène itinérante, où on installerait notre petit bordel de festival en festival, de teuf en teuf, au gré des invitations. Enfin, humainement, on peut nous souhaiter de rester indépendant et solidaire, que nos artistes progressent et soient reconnus, et que notre public puisse continuer à s’émanciper de ses émotions négatives le temps d’une soirée, d’un week-end ou plus, qui sait? 

 

« Notre idéal serait que l’association devienne propriétaire d’un terrain afin de pouvoir vraiment s’exprimer à l’intérieur de celui-ci. » 

 

Aurais-tu une anecdote autour du collectif et de toi à nous raconter ?

J’en ai quelques-unes. Je pourrai vous raconter quelques caches-caches avec la police, ou des anecdotes de notre public, voire même quelques objets insolites qu’on a pu retrouver en fin de soirée… Mais je vais vous raconter celle qui nous a le plus touché : on recevait un DJ, pour un all night long un samedi soir. Il était convenu avec lui qu’il puisse être le dimanche matin à 9h à l’aéroport avec son billet d’avion pour Berlin afin de se rendre à un gig en début d’après midi.

La rumeur dit qu’il a tellement apprécié la soirée, l’ambiance, et le reste, qu’il aurait tout fait pour trouver une solution pour être remplacé afin de pouvoir rester avec nous jusqu’au bout. C’est pas une histoire rocambolesque, mais c’est celle qui nous a prouvé qu’à force d’effort, et en travaillant honnêtement et avec passion, on peut vite arriver à donner quelque chose de différent, de nouveau. 

 

Pour en revenir à toi, quels sont tes prochains objectifs ? Comment tu te vois en tant que Sacha dans les prochains mois ?

Mes objectifs personnels ont tendance à se confondre de plus en plus avec ceux du collectif, je prends ça très à coeur. 

Récemment, j’ai été invité à jouer au Unum Festival en Albanie, du 3 au 7 juin. C’est une petite consécration pour moi. C’est devenu possible grâce aux efforts de tout le collectif, et de tout le travail que chacun a pu fournir. Je considère ça comme une vraie chance de pouvoir m’exprimer, et j’espère qu’avec le soutien du public qui nous suivra jusque là-bas, on continuera à nous faire confiance et que cela va nous permettre de réaliser de belles choses, peut être plus grandes encore.  J’ai pas forcément d’objectifs particulier, mais j’aimerai vraiment continuer à avoir la chance de pouvoir faire la fête, et de vivre la musique intensément.  

 

Pour finir l’interview, quelle est la track qui te définit le mieux ?

C’est difficile de choisir un morceau pour se représenter, mais je pense à Peculiar, de Ricardo Villalobos

 

 

C’est ce genre de morceau qui exprime ce que j’aime dans la musique électronique. C’est un passage de témoin des émotions, et ça permet d’affirmer que ce n’est pas un genre à part mais que c’est pleinement intégré dans l’histoire de la musique. Avec un sample, quelques machines et beaucoup d’ingéniosité, beaucoup d’artistes réussissent à faire véhiculer quelque chose, à transmettre, et c’est ça qui est intemporel. C’est un remix d’un titre de Marvin Gaye, qui semble intouchable. Et pourtant Villalobos arrive à y ajouter une sorte de mélancolie heureuse, qui donne tout son sens aux paroles de déclaration d’amour de la track originale, avec toute la progressivité et la finesse qu’on lui connaît. Tout ça en permettant de casser n’importe quel dancefloor, Dyed Soundorom et tant d’autres, te le confirmeront !

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La Pépinière est une structure hybride qui veut mettre en valeur tous les acteurs de la scène techno et house française : artistes, collectifs, labels, événements locaux et public.