Portrait : Ley Mar, techno sauvage à la bretonne…
Aujourd’hui nous retrouvons l’artiste Ley Mar, pour ce premier portrait de La Pépinière. Le DJ/producteur Rennais, avide de sonorités rondes et fracassantes, comme il aime le dire, m’a accueilli dans son cocon de production afin de rentrer dans son intimité et d’en connaitre plus sur ce qu’il est, ce qui l’a construit et son futur qui s’annonce très prometteur.
Nous avons dans un premier temps évoqué ses origines, ses inspirations. Ley Mar a découvert la musique électronique un peu par hasard, les fréquentations l’ont initié à cela mais à la base ce n’était pas son truc. Lui ce qu’il kiffait c’était le rap. Puis il s’est pris au jeu peu à peu, d’abord en rave party, ce qu’il qualifie comme le déclic. C’est ce qui lui a donné envie de continuer dans ce milieu.
Si il devait retenir une track ce serait Pursuit de Gesaffelstein, c’est ce qu’il définit comme étant son premier souvenir électronique.
Mais, Marley de son vrai nom, en veut plus. Le mix le démange, il décide alors en Février 2016 de s’y lancer et il accroche à fond. Selon ses mots il voulait voir comment on pouvait « jouer avec la musique ». Le début évidemment n’est pas évident car le DJ est ambitieux il se jette dans le grand bain en faisant l’acquisition de platines vinyles directement. Malgré une formation musicale inexistante à la base sa persévérance paie car aujourd’hui ce qu’il propose sur ses galettes vinyles est franchement très propre.
Une recette à base de kicks ronds et bien gras
Il aime que sa track lui ressemble et se laisse volontiers influencer par ce qui l’entoure, ses humeurs. La première étape est indispensable et commune à énormément de producteurs. C’est le kick. Il sera assez lourd, c’est comme ça qu’il les aime. Ayant fait ses balbutiements dans la Gabber et dans la Hardcore cela se retrouve désormais dans sa musique. Il aime donc construire sa track autour d’un kick rond et percutant comme il aime le dire.
Il construit ensuite sa future oeuvre autour de ce kick en testant des synthés, des snares et toutes les autres composantes. Pour s’entrainer l’artiste s’inspire occasionnellement de certaines tracks, il a le besoin parfois de prendre l’essence de ses sons auprès d’autres artistes.
Une création pour cet artiste peut arriver à n’importe quel moment, en début de journée aussi bien qu’en after. Venant de terminer son master il devait auparavant composer entre musique et études pour travailler sur ces projets. Désormais il s’y consacre à plein temps et ainsi peut se permettre de composer à toute heure.
Ne pas faire dans la dentelle comme mot d’ordre
Ley Mar a fait ses premiers pas, comme dit plus haut, dans le Gabber et dans le Hardcore, ce qui fait que, naturellement, il est très influencé par ces styles. Même si désormais il s’illustre dans la techno, on retrouve cette brutalité et cette nervosité dans sa musique. La Doom est aussi une influence non négligeable dans ses tracks à travers les pads.
Il définit son style à travers plusieurs adjectifs, il aime ses sons lorsqu’il sont « dark » voir « angoissants » et « nostalgiques ». Ses sons sont donc un pêle-mêle de toutes ces influences. Selon lui, il est important que chacun ait sa propre perception et ainsi que chacun puisse se construire une histoire dans ses tracks, il aime adapter ses tracks à un cheminement, une évolution. Il met en valeur le fait que la musique soit modulable et il est donc possible de faire ressentir moult expression à travers elle.
Un style à la croisée de ses influences
Marley selon ses mots pense avoir trouver sa patte mais pas nécessairement son identité. Au début il savait où il voulais aller évidement mais était bloqué par la technique, il estime avoir dépassé ce stade et peut ainsi faire transparaitre diverses émotions grâce à ses oeuvres. Il adore certains artistes comme JKS et son côté groovy ou comme Kobosil et ses inspirations dark qu’il « mixe » pour obtenir du Leymar. Il est conscient du fait qu’il a encore énormément à apprendre et bosse d’ailleurs quotidiennement pour cela.
« Dirty Beats est un projet dans lequel je voulais combiner différentes atmosphères et émotions »
Des projets, des projets et encore des projets…
Son dernier EP, Dirty Beats, est donc sorti il y a une grosse semaine sur le label Fluctuat, qui est né à Medellín en 2017. Le label créé par CoqMan a pour but de faire le lien entre l’Amérique Latine et l’Europe grâce à la musique techno et aux arts visuels. Rave, Hard techno et Gabber avec sont les différents styles qui représentent ce projet avec des sonorités joyeuses, linéaire, groovy mais aussi sombres.
Il a aussi plusieurs sortie de track de prévu sur divers projets dont vous entendrez parler prochainement. L’actualité de Leymar pour ces prochains mois est donc bien chargée, et, le travail amenant le travail, il est désormais de plus en plus sollicité pour bosser sur de nouveaux projets.
Ecrit par : Marvin