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LA PÉPINIÈRE

Techno libératrice et accomplissement de soi : rencontre avec la talentueuse Carla Schmitt…

Carla Schmitt est une artiste bordelaise polyvalente. Danseuse professionnelle, chorégraphe, productrice et DJ techno, ses influences sont larges et diverses. Son premier EP “My Fears” est sorti sur KR Records le 1er juillet et est accompagné d’un clip sur Hate. La productrice revient sur ces deux gros projets ayant rythmé ces années 2020 et 2021 si particulières.

 

La Pépinière : Salut Carla ! Merci pour cette interview ! Est-ce que tu peux te présenter rapidement ?

Carla Schmitt : Hello La Pépinière ! Merci à vous de me recevoir. Je m’appelle Carla, j’ai 23 ans, je suis originaire de Bordeaux et j’habite à Paris depuis maintenant 4 ans. Je suis danseuse professionnelle / chorégraphe et DJ / productrice techno.

 

Comment décrirais-tu ton style à quelqu’un qui te découvre ?

Mon style est plutôt dark, mélodieux, féminin, industriel, groovy et imprévisible ! Quand je mixe j’aime raconter une histoire, passer par différentes dynamiques, je me focalise pas sur un « genre » en particulier.

 

Quelles sont tes influences habituellement ?

C’est difficile de répondre à cette question étant donné que je m’influence de beaucoup de choses dans la vie ! J’évite de rester dans une seule case et je suis pas fixée sur un(e) artiste en particulier. Mais en ce moment j’aime beaucoup ce que fait MRD, je re découvre l’artiste Neelix (qui a rythmé une grande partie de mon adolescence), Olafur Arnalds, et celle qui m’inspire depuis ses débuts, Amelie Lens. Dans la vie de tous les jours j’écoute beaucoup de classique, du rock, du jazz, de la funk… Bref j’ai pas de limites !

 

Tu peux nous parler de ton nouvel EP “My Fears” ?

Ce projet est né durant le second confinement, à l’origine j’étais partie pour sortir un seul morceau, « My Fears » qui raconte l’histoire d’une femme sous l’emprise de ses peurs et de son anxiété. Je l’ai écrit tout en imaginant un scénario pour un projet de danse ! Puis en parlant autour de moi, et en y réfléchissant, j’ai voulu voir plus loin. J’ai donc pris contact avec Félicie, qui est une artiste que j’avais rencontrée auparavant et avec qui ça avait bien accroché, je lui ai parlé du projet et elle a direct accepté de remixer “My Fears”, tout en m’épaulant.

 

 

J’ai ensuite commencé à produire le track « My Mind » qui est basé sur un bordel constant de mon esprit. Par la suite j’ai contacté Charlie Sparks, qui est un jeune DJ et producteur anglais, pour le remix de cette track. Après quelques échanges, il a accepté, et il y a deux autres artistes, Jusaï et Ket Robinson pour deux autres remixes en sortie digitale. Ce projet n’est pas juste un EP, c’est une histoire, un combat du quotidien, une morale… et c’est ce qui est retranscrit dans mon clip à travers l’acting et la danse.

 

Pourquoi avoir choisi le label KR Records ?

J’ai direct senti la bienveillance et l’intérêt que Ket Robinson (fondateur du label) portait sur le projet. En effet j’étais tombée sur d’autres labels qui ne prenaient pas en considération la globalité du projet et ne voyaient qu’un intérêt autour de ma musique et non de mon histoire et de ma danse. Ket était ravi de mettre ce projet en place avec moi, et de m’aider jusqu’au bout. Je lui en suis très reconnaissante, il a toujours été là pour me booster et me donner confiance sur le projet, surtout dans mes moments de doutes.

 

 

 

En parallèle de la musique tu es aussi danseuse professionnelle, comment lies-tu ces deux domaines dans ta carrière artistique ?

Alors pour lier mes deux passions, tout simplement j’utilise la musique électronique et je me laisse ensuite guider par ce que je ressens, en laissant mon corps parler. J’ai toujours été plus ou moins formée par les musiques électroniques dans ma danse, tout ce qui est commercial ne fait pas partie de mon éducation. C’est totalement l’inverse pour la plupart des danseurs que je fréquente sur Paris ! J’ai d’ailleurs été étonnée que pratiquement aucun chorégraphe n’utilise la musique électronique, ça a donc été assez compliqué de ré-apprendre à danser d’une autre manière. C’est pour cela que je veux développer cette corrélation entre ces deux univers sur Paris, il y a beaucoup de stéréotypes du côté des danseurs sur la techno en France. Plus tard j’aimerais composer ma propre compagnie de danse pour travailler avec des artistes du milieu techno afin de mettre en lumière cette fusion, et de leur transmettre ma vision des choses, et par la suite utiliser le VJing et les technologies modernes en proposant des spectacles immersifs avec mon public, comme ce que fait Eric Prydz. Ça serait mon goal ultime!

 

« Plus tard j’aimerais composer ma propre compagnie de danse pour travailler avec des artistes du milieu techno afin de mettre en lumière cette fusion, et de leur transmettre ma vision des choses. »

Tu as aussi voulu accompagner ton morceau “My Fears“ par un clip sorti sur la chaîne Hate le 1er juillet, comment s’est déroulé le projet ?

La première étape a été de commencer à créer le morceau. Par la suite, j’ai écrit mon histoire et présenté un dossier artistique avec toutes les informations nécessaires, dont les personnes qui participent au projet, les ambiances souhaitées, les idées tenues/maquillage, les lieux etc… Le scénario a été écrit par moi même dans un premier temps, afin de poser une base et d’ensuite pousser au maximum l’histoire que je voulais raconter. Jeanne Juffroy aka Daffodils a ensuite remodelé le scénario et est venue apporter ses idées.

Par la suite nous avons constitué notre équipe selon les contacts que l’on avait et tout s’est fait petit à petit jusqu’au tournage ! En parallèle je me suis occupée des chorégraphies de mes danseurs tout en les mettant dans leur personnage car ce sont aussi les acteurs du clip. Seul Gabriel Elbaz n’était pas danseur, alors je l’ai formé et il a apporté ce petit plus à ce projet. Puis quand tout était prêt, nous avons pu commencer le tournage, ce fut très intense mais une superbe expérience. Après des mois de travail, c’était enfin le grand jour, et c’était une sacré émotion. Et 7 mois plus tard le projet est enfin présenté au grand jour !

J’ai voulu me baser sur ce que je vis depuis très jeune, mon anxiété, mes peurs, tout en y intégrant ma personnalité de danseuse et de compositrice. En tant qu’artiste j’avais le besoin de m’exprimer et d’apporter un message au public en parlant de ce que je vivais. J’ai été atteinte d’harcèlement plus jeune, et je ne m’étais pas entourée des bonnes personnes à ce moment là, ce qui a causé des séquelles en grandissant comme toute personne atteinte de ce genre d’événements dans sa vie. Malgré tout cela j’ai réussi à créer ma force et à avancer tout en aillant confiance en moi, et c’est de ça que traite le clip.

On rentre dans l’intimité d’une jeune femme, une danseuse aux multiples affluences. Ses pensées se combattent au quotidien afin de se positionner. C’est alors que rentrent en jeu ses deux personnalités, à travers une danse contemporaine fluide, sensuelle, hargneuse et délicate. La jeune femme est confrontée à ses propres démons et ses passions qui s’interposent dans son esprit. Au fur et à mesure, une certaine noirceur grandit et prend place dans son corps à travers son anxiété.

 

 

 

Et maintenant, quels sont les prochains projets ?

Un nouveau morceau sortira courant juillet, je vais jouer à Pisica le 17 juillet à Paris, une résidence pour la rentrée, un nouvel EP en préparation et le reste j’en dis pas plus.

 

Une pépite à nous partager que tu écoutes en boucle en ce moment ?

Le podcast « Time to Wake Up » de Neelix.

 

 

 

My Fears [KR021] est disponible sur toutes les plateformes :

Streaming : https://soundcloud.com/carla-schmitt/sets/releases

Bandcamp : https://ketrobinsonrecords.bandcamp.com/album/kr021

 

Propos recueillis par Guilhem Hoymans.

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