Dusk Records ouvre les portes des enfers avec sa nouvelle VA…
Dusk Records a publié une Various Artists dans la parfaite veine du label : brutale et sans concession. Pour ce cinquième opus les parisiens de Dusk ont notamment convié des sauvages de la nouvelle vague techno française et européenne.
Une compilation qui donne la part belle aux artistes français
On commence notre tour d’horizon des frenchies avec Axel Picodot et sa track Devil Doesn’t Sleep. Pour faire simple : de la folie pure, comme à son habitude le tifoso parisien tartine à tout va. Juste avec sa ligne de drums Picodot pose déjà une dynamique sauvage et une énergie qui nous suit tout le long de la track. Son kick profond donne du relief et transforme le morceau en pure banger. Parfait pour un closing !
Ensuite on s’attaque à Лука et son surpuissant Dragon Dive : le rennais nous propose une track indus de barbare qui sent bon l’atmosphère suintante des warehouses. Avec une entrée en matière brutale et basée notamment sur des drums très appuyés l’artiste nous emmène ensuite sur des tons plus planants et plus deep mais toujours avec un snare aiguisé qui nous découpe à chaque retentissement.
Nous avons également eu un gros coup de cœur pour la track très émotionnelle de Pier, Hiding in the Shallows. Le parisien qui a confié avoir « voulu exprimer (dans cette track) la mélancolie dans un univers onirique ». L’artiste aux multiples facettes prend le temps de nous emmener dans un univers éthéré et nostalgique. Avec des vocals tirées du film « Joker » ce morceau « est dans la continuité des tracks plus mélodieuse que je produit depuis quelques temps mais si un retour a un style plus « dancefloor » est un prévoir prochainement ».
Même ville, autre son de cloche pour LULU. Le parisien nous délivre ici une track bien lourde qui représente bien le style du jeune artiste : fougueux et déjanté. Tout comme celle de Лука, Who’s Bitches n’est pas sans nous rappeler les longues soirées déchaînées grâce auxquelles LULU a notamment émergé. Comme il le dit lui même « dans ce morceau j’ai voulu apporter une énergie électrique, et y intégrer des drops surprenants. Faisant de cette track, un hymne aux raves ».
Autre parisien qui fait une entrée en matière remarquable en la présence de SADG. Le producteur en peu connu du grand public nous met la fessée avec sa track « largement d’inspiration EBM et indus » dont le drop ne peut laisser indifférent. Pour SADG « l’idée était de jouer sur les nerfs avec les vocals, tout en permettant de relâcher cette tension grâce a un kick puissant et une ligne de basse entraînante ». Résultat : on obtient un gros banger bien gras qui distingue parfaitement le jeune artiste parmi cette selecta bouillante.
Enfin on termine ce tour d’horizon des artistes français par le bien connu de la scène parisienne Abdénord et sa track complexe Shiivall Zion dont l’idée « était de créer un track mêlant agressivité et lead planant pour casser la dureté toute en la maintenant ». Cette description de l’artiste représente très bien sa production qui derrière sa brutalité évidente laisse s’introduire en arrière plan un synthé plus mélodique. Pensée comme une pièce de théâtre ou un film Abdénord « souhaitait vraiment embarquer celui qui écoute dans mon univers qui entremêle puissance, surprise et douceur ».
Une ouverture internationale qui renforce l’identité artistique de Dusk
Côté international on se souviendra surtout de la track monumentale du londonien Charlie Sparks avec son flow de barbare et son envolée lyrique tout le long du morceau. On a aussi une pensée pour Torgue et sa track puissante et nostalgique Homesick (en français : mal du pays) qui fait référence à l’incapacité pour l’artiste de retourner auprès de ses proches à cause de la crise sanitaire.
La hollandaise Grace Dahl, le turque Nekro TFFV et l’allemand B2 sont eux aussi venus apporter leur techno industrielle et acid pour clore cette VA sacrément épicée qui saura nous réchauffer malgré l’hiver qui approche.
Cette compilation marque une réelle confirmation pour Dusk Records. Lancé il y a un peu plus d’un an le jeune label arrive habilement à associer ancrage local et ouverture vers l’international comme le prouve la sélection d’artistes de cette VA.
Que ce soit en fédérant une belle brochette d’artistes parisiens ou en faisant appel à de purs talents européens le label Dusk Records nous prouve qu’il a de belles années devant lui et que ce n’est que le début de son histoire.
Ecrit par : Quentin Laronche