La Pépithèque #31 – Placiid
Placiid est un artiste bordelais actif dans la scène locale de nombreuses manières. Producteur de musique, programmateur du Protocole Radio, il a été membre de plusieurs collectifs et en monte un nouveau actuellement. On vous invite à écouter son podcast et lire son interview pour en apprendre plus sur ce profil musical atypique.
La Pépinière : Qui es-tu ?
Placiid : Hello, je m’appelle Tom aka Placiid. Je suis un producteur et DJ de techno, entre autres. Ça fait maintenant 8 ans que je suis à Bordeaux. À mon arrivée, j’ai beaucoup joué sous l’alias The Tom-Tom’s, un duo formé avec un de mes meilleurs potes, avec qui j’ai commencé la musique électronique. On a fait partie de The Dare Night, collectif grenoblois qui s’était exporté ici l’été de notre arrivée puis on a intégré le collectif À l’eau, des amis avec qui on a tourné pendant un bon moment. J’ai décidé à la suite de lancer mon projet solo Placiid en me consacrant plus à la production.
Parle-nous de ton projet musical ?
Placiid c’est de la techno, dans laquelle tu peux entendre des sonorités rave des 90’s, de l’acid, mais aussi une influence marquée de la techno berlinoise et allemande en général. C’est une musique qui t’incite à tout oublier momentanément pour t’emmener dans une sorte de transe, avec une vitesse de croisière entre 125 et 140 bpm, qui laisse parfois place aux mélodies ou aux rythmes plus répétitifs.
Et d’ailleurs, pourquoi ‘Placiid’ ?
En fait je trouvais que ça soulignait bien le contraste entre ma personnalité de tous les jours et mon projet. Je suis quelqu’un de calme et posé mais mon projet est très énergique, un peu énervé et dès que je monte sur scène, je suis pas là pour enfiler des perles si tu vois ce que je veux dire ! Et bien sûr, il y a également une référence à l’acid car je venais d’acheter un synthé TB3 Roland à l’époque de la création de ce nouvel alias.
À propos de ton matos, tu peux nous parler de ton processus de création ?
En général je jam avec mes machines, je recherche des sonorités, des patterns de drums, des mélodies, etc… et une bonne partie de mon inspiration vient comme ça. Je viens du rock, je jouais de la guitare avant et j’aime bien avoir des instruments sous les mains. Ces derniers temps j’ai aussi beaucoup utilisé du full numérique, avec juste mon ordi et des VSTs pour la praticité et la possibilité de produire n’importe où.
Sinon je commence souvent par la rythmique, je passe ensuite sur les synthés, les effets, les ambiances puis les détails. J’ai un petit côté perfectionniste donc j’essaye de me limiter pour avancer plus vite, et en général, après deux-trois sessions mix je peux laisser mon track de côté pour le réécouter plus tard avec plus de recul.
J’ai signé 4 EPs sur le label lyonnais Unusual Records, dont le dernier, sorti en juillet, qui est un EP de remixes de mon track ‘Surgery’, accompagné d’un clip. Les remixes ont été créés par des artistes (et amis) français (KPDP, Re-Drum, Amour Noir, MTRZ) et le clip a été réalisé par Justine Vallée. J’ai aussi sorti un EP sur Havah Rec Lab à Bordeaux et un track sur la première VA de T&NE Records. D’ailleurs, la deuxième VA du label arrive bientôt, et j’ai vraiment hâte de diffuser le track qui va en faire partie.
Tu fais également partie du Protocole Radio, peux-tu nous parler de la plateforme et de ton travail ?
Je suis arrivé sur le projet en janvier 2021 en tant que directeur de la programmation musicale. J’ai commencé par repenser l’ensemble de la grille de playlist, avec différents créneaux suivant l’heure de la journée, en imaginant ce que j’aurais envie d’écouter si j’enchainais 24h de musique non-stop. J’ai également laissé plus de place à la musique électronique “club” dans le programme.
Pour résumer mon travail actuellement, avec Antoine qui m’aide sur la programmation, j’écoute les morceaux que l’on nous envoie et je les incorpore dans la grille de playlist que j’ai créée. Cette dernière va de l’ambient et du chill le matin, jusqu’à la techno et l’expérimental la nuit. Nous avons une réelle envie de découvrir de nouvelles pépites et de promouvoir les nombreux artistes talentueux et trop peu connus de la nouvelle génération. Pour ça on a deux créneaux de nouveautés. Le premier de midi à 14h pour la musique qu’on écoute plutôt la journée et le deuxième de 22 à 23h pour la musique club.
Le Protocole Radio a également une équipe de DJs résidents afin de promouvoir la marque et le roaster. D’ailleurs, on a organisé le 27 novembre une journée release party pour promouvoir notre collab musique et bière avec Jaqen et Azimut. On sort un vinyle avec deux morceaux, un du très prometteur Noméo, et un de mon autre projet solo, Tom The Explorer. L’artwork sera représenté sur une nouvelle bière en édition limitée.
Que penses-tu de l’essor des webradios, et de leur place dans le l’industrie musicale actuelle ?
Je pense que les webradios ont moins d’influence en France que dans d’autres pays comme les États-Unis, dans lesquels même sur son autoradio on a accès aux ondes numériques et non pas uniquement à la FM.
Malgré cela, il y a beaucoup d’offres et les auditeurs vont devoir choisir les plus qualitatives et celles qui leur correspondent. C’est un moyen d’expression important pour des villes comme Bordeaux puisque ça permet aux artistes locaux de se développer et d’être diffusés.
Ça crée aussi des connexions entre les artistes et les acteurs des scènes locales à travers le monde.
« C’est aussi ça que j’aime, tout mettre en lien, diffuser les artistes et apporter un soutien à la scène locale et émergente. »
Tu as d’autres projets sur la table ?
Je monte un collectif avec plusieurs DJ / producteurs sur Bordeaux. Notre point commun est la techno, sous toutes ses formes, ce qui nous permettra d’avoir des line-ups très évolutifs. On veut combler un créneau qui se fait rare dans notre ville, qui se situe entre la disco/house et la hard techno, très tendance en ce moment.
Il va s’appeler Euphorya et nous allons bientôt lancer nos premiers évènements.
Je travaille également sur une collab avec des rappeurs, Al4 et Kurupidon, du crew Le Noyau.
J’ai lancé mon deuxième projet solo, Tom The Explorer, avec lequel je suis DJ résident de Le Protocole Radio. Il n’a rien à voir avec Placiid, puisque c’est un projet electronica / world beaucoup plus mélodique, plus solaire. J’aime bien dire que c’est son petit frère sympa (rires).
Et pour finir, comme je t’ai dit plus tôt, je sors un morceau le 23 décembre sur le label français T&NE Records. Comme tu le vois je ne m’ennuie pas !
Quels artistes aimerais-tu mettre en lumière pour cette fin d’interview ?
- Iloh – C’est un artiste lyonnais IDM / ambient que j’ai découvert cette année car il m’a envoyé son premier album via Le Protocole Radio. Sa musique est vraiment de qualité et transmet beaucoup d’émotions.
- Temudo, un de mes artistes techno préférés en ce moment. J’ai pris une grosse claque quand j’ai écouté son track Tough to say, que je joue souvent. J’adore l’énergie qu’il y a dans sa musique et le travail qu’il fait sur les textures. C’est aussi lui qui s’est occupé du mastering du morceau que je sors bientôt.
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